Conférence de Mgr Colomb lors de la journée diocésaine de rentrée lundi 11 septembre 2017

19 Sep 2017

Les prêtres, les diacres et leurs épouses, les séminaristes, les religieuses et religieux, les membres des équipes pastorales, les animateurs pastoraux, les salariés et bénévoles engagés au service de l’Eglise de La Rochelle et Saintes étaient conviés à une journée diocésaine de rentrée lundi 11 septembre à l’Abbaye de Sablonceaux.  A cette occasion, Mgr Georges Colomb a donné une conférence qui sera, à n’en pas douter, la “feuille de route” des acteurs pastoraux pour l’année 2017-2018. On trouvera ici le texte de la conférence et, en annexe, les extraits du livre du cardinal Henri de Lubac « Méditations sur l’Eglise » cités par Mgr Colomb. Le cardinal de Lubac “nous éclaire sur ce qui caractérise un homme ou une femme d’Eglise et nous offre ainsi des critères pour relire notre pratique ecclésiale”.
 
Nous voici réunis aujourd’hui à l’occasion de cette rencontre de rentrée diocésaine et, en cette circonstance, nous pourrions d’abord parler de nous, de notre Eglise, de notre mission.
Je souhaiterais vous inviter à un double décentrement, le premier étant la source du second.

1) Ce matin, rappelons-nous, avant toute autre chose, l’essentiel : l’invitation du Christ:  venez et voyez !

Cet essentiel est de répondre à cette invitation du Christ, que nous rapporte l’Evangile selon saint Jean : « Venez et voyez.»  (Jn 1, 39)
Notre vocation primordiale est bien de voir Dieu.
Une vocation, qui est personnelle et qui nous est commune.
Voir Dieu, au sens de le connaître, d’être lié à Lui, de l’aimer, dès maintenant et dans l’éternité puisque le Christ nous a choisis pour être ses amis. (Jn 15, 14-16).
Il nous choisit chacun, d’une manière unique et incomparable, pour être ses amis :
– «Tu as du prix à mes yeux, tu as de la valeur et je t’aime. Ne crains pas, car je suis avec toi.» (Isaïe, 43, 4-5).
Chacun de nous, ici, est l’ami préféré du Christ. Le Seigneur ne nous voit pas en nous comparant les uns aux autres. Chacun est unique, le plus beau, aux yeux de Dieu.
Comment allons-nous répondre à cette vocation primordiale ?
Cette année, comment allons-nous être fidèle à ce désir de devenir l’ami du Christ ?
Dans cette perspective, nous sommes éloignés d’une conception de la foi chrétienne, où il s’agit d’abord de faire.
Connaître le Seigneur et l’aimer, c’est une grâce à demander sans cesse, c’est l’œuvre superbe de l’Esprit Saint en nous :
– « Personne n’est capable de dire : Jésus est le Seigneur, sinon dans l’Esprit Saint.» saint Paul nous le rappelle dans la lettre aux Corinthiens (1 Co 12, 3).

  • goûter à nouveau la présence aimante du Christ, qui donne tout pour nous, dans la communion eucharistique.
  • écouter la Parole du Seigneur, dans une réelle disponibilité intérieure, la laisser faire son œuvre en nous, jusqu’ à nous convertir.
  • C’est parce qu’on écoute bien, qu’on, parle bien.

Pour bien parler du Christ (puisque nous avons cette mission de témoignage), mais aussi pour faire un bon usage de notre parole, il s’agit d’abord de nous mettre à son écoute, sinon nous risquons de nous répandre en discours, en leçons, en bavardages, voire en commérages.

  • Vivre ce cœur à cœur avec le Seigneur, dans le temps de l’oraison, préservé à tout

prix dans notre emploi du temps.

  • Aimer le prochain, c’est découvrir et apprécier la différence.

Cet amour fraternel nous donne aussi de connaître le Seigneur: « Celui qui aime, connaît Dieu. » (1  Jean 4, 7)
Ce que je viens d’évoquer, ce ne sont pas des choses à faire parmi d’autres, même si cela doit prendre place (et la première place!) dans notre emploi du temps.
Ce que je viens  d’évoquer, c’est ce qui permet et ce qui porte le cœur de notre expérience de foi !
L’enjeu primordial de cette année pastorale nouvelle, pour chacun de nous, est donc d’avancer personnellement sur ce chemin de connaissance et d’amour du Christ. Et, comme nous ne sommes pas isolés, l’enjeu  redouble ainsi :
– comment permettre aux chrétiens, que nous accompagnons et réunissons, de vivre cette même expérience de foi ?
Redisons-le : il s’agit bien pour nous de conduire des personnes appelées par le Christ à répondre à son amitié. Cela est vrai d’un curé, d’une animatrice pastorale, d’un diacre, d’un évêque ! Ainsi, dans nos missions respectives, nous devons chercher d’abord ce qui convient aujourd’hui à la vie spirituelle de ceux qui nous sont confiés. Si nos projets, nos activités, notre organisation, nos horaires  …. (Etc.) ne sont pas ajustés à cet enjeu, n’ayons pas peur de les changer !
«Venez et voyez». Cette invitation que nous avons à relayer, nous l’accueillons d’abord nous-mêmes, et dans un cœur de pauvres, de pécheurs.
C’est une réalité à intégrer, non seulement dans notre vie spirituelle, mais aussi dans notre expérience ecclésiale. Dans l’Eglise, il est vain de reprocher aux responsables leurs défauts et leurs limites : il n’existe et il n’existera personne qui puisse exercer une autorité dans l’Eglise et  qui soit parfait.
Nous avons tous ici un responsable, en vis-à-vis et puis, nous sommes aussi tous ici responsables d’autres chrétiens. Il est tout aussi vain de passer notre temps à nous plaindre sur les chrétiens, dont nous avons la charge.
Si nous ne sommes pas en droit d’attendre, que ceux qui ont une charge dans l’Eglise, soient parfaits, ils sont tenus d’assurer leur mission d’annoncer l’Evangile.
Si les chrétiens, dont nous avons la charge, ne sont pas des saints, notre mission est bien de les stimuler et guider sur ce chemin vers la sainteté.
Quelles que soient les limites que nous percevons, allons chacun d’entre nous sur le chemin de l’amitié avec le Christ, ce qui ne manquera pas de renouveler notre approche de son Corps : l’Eglise.
«Là où l’Eglise est la plus présente et  vivante, ce n’est pas là où on s’organise, où on réforme, où on dirige, mais en ceux qui croient simplement et qui, en elle, accueillent le don de la foi et en vivent».  J. Ratzinger – La foi chrétienne hier et aujourd’hui.

II)L’Eglise comme « communion missionnaire »

Cette expérience de connaissance et d’amour du Christ, si elle est authentique, nous ouvre, nous sort de nous-mêmes. Elle suscite ce deuxième décentrement, dans un élan missionnaire vers tous ceux qui ignorent le Christ.
Comme à saint Paul découvrant Corinthe, le Seigneur s’adresse à chacun :
– «Sois sans crainte, parle, ne garde pas le silence. Je suis avec toi, car dans cette ville j’ai pour moi un peuple nombreux» (Actes 18, 10).
Ici, une expression de Saint Jean-Paul II vient éclairer notre réflexion sur l’Eglise, dont nous sommes membres et que nous voulons servir. le saint pape présente l’Eglise comme «communion missionnaire » (Exhortation apostolique « Les fidèles laïcs », n°32).
Commentant l’allégorie de la vigne, en saint Jean, Jean-Paul II écrit ceci :
-“La communion avec Jésus, d’où découle la communion des chrétiens entre eux, est absolument indispensable pour porter du fruit”.
« En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5).
Et la communion avec les autres est le fruit le plus beau que les sarments peuvent porter ; c’est en effet le don du Christ et de l’Esprit.
Or, la communion engendre la communion et se présente comme communion missionnaire.
La communion et la mission sont profondément unies entre elles, elles s’impliquent mutuellement, au point que la communion représente la source et tout à la fois le fruit de la mission.
La communion est missionnaire et la mission est pour la communion. L’Eglise est pour la mission.
C’est toujours le même Esprit, qui appelle et unit l’Eglise et qui l’envoie prêcher l’Evangile.
A la lumière de ces affirmations de Jean-Paul II, nous sommes appelés à servir, dans notre diocèse ces deux dimensions constitutives de l’Eglise, « qui se compénètrent et s’impliquent mutuellement» à travers  des priorités et des initiatives concrètes.

Je voudrais ici mettre en valeur quelques  priorités pastorales :

– concernant la communion ecclésiale :
1) La mise en valeur et le développement des fraternités locales missionnaires.
C’est un superbe visage d’Eglise à mettre en avant : une Eglise-fraternité, une Eglise de proximité et de relations. Ce n’est pas parce qu’on ne peut plus aller sur tout le territoire paroissial ou parce que la messe ne peut être célébrée que l’on abandonne des parties du territoire, en rassemblant tout au centre. Il nous faut inventer de nouvelles manières de rendre l’Eglise visible localement. Les fraternités locales doivent participer à cette nouvelle visibilité.
J’invite ici les curés et les équipes pastorales à susciter de nouvelles fraternités locales (faites de prière, de fraternité et d’accueil), pour être cette présence d’Eglise, en particulier dans nos vastes territoires ruraux.
2) L’importance de la collaboration entre les paroisses d’un doyenné, pour une réflexion pastorale, mais aussi pour des initiatives communes à prendre. La dimension diocésaine ne doit pas toujours supplanter le niveau du doyenné.
3) La collaboration entre les services diocésains est aussi importante, en particulier pour renouveler une pastorale davantage marquée par cette dimension missionnaire. Cette collaboration effective a besoin de moyens concrets. Le fait de réunir les services dans le nouveau centre diocésain, à Voiville, traduira cette nécessité d’un travail ensemble. C’est ici l’occasion de redire, que notre gestion des bâtiments se veut être, avant tout au service de la pastorale : celle-ci requiert des besoins matériels, immobiliers, qu’il s’agit de gérer au mieux, pour les années à venir. Dans cet esprit, nous entamons la réflexion sur la nouvelle affectation des locaux de l’évêché, avec la constitution d’un groupe de travail. Je précise, que le bâtiment du 9 place Foch est affecté à la pastorale des collégiens-lycéens de La Rochelle, dès cette rentrée.
4) La communion entre les prêtres et avec moi-même est à aussi à promouvoir davantage:
– J’ai souhaité une régularité plus grande des réunions du conseil presbytéral (une fois par mois), afin de faire de celles-ci un lieu de prises de parole et d’échange autour de tous les projets pastoraux à discerner pour notre diocèse.
– L’accompagnement des prêtres venant nous rejoindre dans le diocèse, sera lui aussi régulier: deux rencontres par trimestre sont prévues dès maintenant, animées par les pères Sermonfils Auguste et Bertrand Monnard. Elles permettront aux participants une meilleure connaissance du diocèse, de la paroisse et un partage de leurs questions.
– Cette fraternité entre prêtres comme d’ailleurs entre diacres, existe déjà grâce aux réunions de doyennés, aux petites fraternités, aux messes et repas en doyenné, grâce aux associations sacerdotales. Mais nous avons à les encourager.

 III) La mission aujourd’hui

La mission, ce n’est pas d’abord un sujet de discussion. Ce sont des personnes, des relations, un état d’esprit, c’est nous !
Un état d’esprit, une attitude intérieure,

  • qui s’enracine dans notre expérience spirituelle personnelle
  • qui suscite des attitudes, des réflexes et oriente nos projets.

Nous avons chacun de nous ici un rôle important. Nous devons nous efforcer d’être des exemples, des entraîneurs, pour que les chrétiens acquièrent peu à peu cette conscience missionnaire, à travers des réalisations concrètes.
1) Des ouvriers pour la mission.
Comme je l’ai déjà affirmé dans ma lettre pastorale, il nous faut plus de prêtres, plus de religieuses et plus de laïcs engagés en pastorale, dans notre diocèse de mission.
Que chacun vive pleinement sa vocation et sa mission respective, pour que l’Eglise puisse être pleinement sacrement du salut, de l’Amour infini du Père offert en Jésus dans l’Esprit :

  • Nous prêtres, par notre ministère, nous manifestons que ce salut ne vient pas de nous, mais qu’il est un don gracieux du Seigneur.
  • La vie religieuse témoigne de la fidélité dans le don de soi au Seigneur, de la simplicité de vie dans la pauvreté et le partage, tout cela par une vie qui place la prière au coeur de chaque journée
  • Les baptisés-confirmés, ayant reçu une mission dans l’Eglise, vivent vraiment leur engagement, pour manifester cette vie nouvelle, lorsque ce salut, cette Parole de Dieu sont reçus et accueillis.

L’importance du ministère diaconal est aussi à souligner. Les diacres honorent cette dimension missionnaire. Engagés dans la société de ce temps, de par leurs engagements professionnels, associatifs, familiaux, les diacres permanents sont sacrement du Christ Serviteur. Dans les années, voire dans les mois à venir, il serait intéressant de discerner les domaines de la société, où cette figure du diaconat devrait être présente ou davantage présente.
Il faut plus de ministres ordonnés, plus de responsables laïcs, pas pour se regarder mutuellement ou pour se répartir des tâches, pas pour vivre en ghetto,  mais tous orientés, vers le même objectif, comme « aimantés » par celui-ci : l’annonce de l’Evangile.
Si celle-ci ne stimule et ne renouvelle pas nos actions, nos organisations internes, nos relations entre nous chrétiens aux vocations différentes, c’est forcément un problème, car l’Eglise n’est pas faite pour rester sur elle-même, elle est faite pour la mission !

En ce sens, je voudrais dire quelques mots sur les prêtres et les responsables laïcs :

1.1) Dans l’Eglise, toutes les missions sont reçues pour un temps et reprises ensuite, pour être confiées à d’autres. Avec le conseil épiscopal, il nous  semble important d’évaluer l’accomplissement de cette mission que nous recevons pour un temps et qui ne nous appartient pas, dans le but de mieux servir l’Eglise. Nous avons choisi de préciser davantage, dans les lettres de mission, des axes pastoraux à privilégier (en particulier, pour les curés et pour les animateurs pastoraux).
1.2) Je m’interroge aussi sur l’engagement de l’Eglise diocésaine dans la société, et je pense particulièrement aux fidèles laïcs. Notre monde est marqué par de nombreux bouleversements. Le grand risque pour les chrétiens est de se mettre à distance dans une sorte de refuge qui se voudrait spirituel. Ceci est bien sûr contraire à l’esprit du concile Vatican II : Paul VI : avant-propos de la constitution Gaudium et spes – 1. Étroite solidarité de l’Église avec l’ensemble de la famille humaine : Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur communauté, en effet, s’édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’il faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire.
Comment nourrir, chez les chrétiens, ce désir d’engagement dans la cité. C’est une préoccupation à laquelle il nous faudra réfléchir !
Dans ce domaine du lien avec notre société, je vous donne l’information suivante. L’année passée, nous avons pris l’initiative de réunir des élus de Charente-Maritime. Nous leur proposerons, cette année, de participer au pèlerinage national  des élus à Lourdes (avec le père Monnard) et aux deux rencontres diocésaines, qui se veulent être des temps de réflexion et d’échange pour ces responsables publics.
1.3) Concernant les paroisses et secteurs pastoraux, je pense, comme c’est déjà le cas depuis quelques années, qu’il faut en rester au découpage territorial actuel, avec l’objectif d’avoir si possible un curé et une équipe pastorale pour chaque paroisse.
J’invite les curés et les équipes pastorales à vivre une vraie réflexion pastorale, pour repérer les enjeux, en fonction desquels il s’agit de vivre des renouvellements, de prendre des initiatives. N’en restons pas à ce qui se fait déjà ! Ne soyons pas résignés, avant de commencer …. !!!!
Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi vous appuyer sur les vicaires de l’évêque, pour cette démarche de discernement pastoral.
1.4) Une école de la mission pour les laïcs : le Père Le Nézet proposera sans tarder un programme de formation.
1.5) La pastorale des vocations : un foyer vocationnel est en gestation à La Rochelle. Le Père Salin pourra communiquer avec vous sur ce sujet. Je compte sur vous, pour faire connaître cette initiative. Des camps et pèlerinages VTT seront proposés pour l’été prochain.
Cette pastorale nous concerne tous ici : comment parlons-nous des prêtres ? Comment et à quelles occasions exprimons-nous notre attente de prêtres pour la vie de l’Eglise (rassemblements, messes paroissiales, contact avec les jeunes….etc.) ?
Cette pastorale concerne nos paroisses et nos aumôneries :

  • comment maintenons-nous le contact avec des jeunes adultes, même s’ils effectuent leurs études supérieures ailleurs ?
  • comment éveillons-nous les jeunes, au sens de l’engagement et du service ?
  • comment prenons-nous en compte les jeunes (même s’ils sont peu nombreux), qui ont une demande d’approfondissement spirituel ?

Cette pastorale nous concerne aussi, nous les prêtres :
– comment partageons-nous notre joie de servir dans notre ministère ? A quelles occasions ?
– ouvrons nous notre presbytère, pour permettre à un jeune adulte de voir de découvrir le ministère de prêtre, tout en rendant un service pastoral, durant quelques semaines de vacances, par exemple ou bien en cours d’année scolaire ?
Dans ce domaine, des initiatives sont à prendre par chacun d’entre nous. N’ayons pas peur de les faire connaître.

Je voudrais ici vous donner des informations, concernant les séminaristes.

Louis Chasseriau et Guy Auburtin poursuivent leur formation, l’un à Rome, l’autre à Toulouse.
Rémi Delprat  entre au séminaire de Toulouse (en théologie).
D’autres séminaristes (8) nous rejoignent pour un temps de stage pastoral, en paroisse :

  • 4 séminaristes de la Fraternité missionnaire de l’Immaculée (Angers) : 2 seront à Saintes et 2 seront à Rochefort. Trois ont achevé leur formation en théologie, le quatrième fera l’année diaconale au séminaire de Rennes
  • Brice Degbey : à Saint Jean d’Angély
  • Moïse Geoberti-Kasa : à Marans
  • Luca Astolfi et Daniel du Chemin Néocatéchuménal : à La Rochelle centre ville (à partir de fin janvier)

Pour tous ceux-ci, ce stage pastoral est  nécessaire : il leur permettra de découvrir la réalité de notre diocèse et nous donnera le temps de mieux les connaître.
Jiacomo Liporesi, un jeune Franco-italien qui vient de terminer son master en droit à Bologne est envoyé en année de propédeutique (pré-séminaire) à Bordeaux.
 

Conclusion : une méditation sur l’Eglise et une autre sur l’homme d’Eglise (en annexe) :

PAUL, ÉVÊQUE,

SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU,

AVEC LES PÈRES DU SAINT CONCILE,

POUR QUE LE SOUVENIR S’EN MAINTIENNE À JAMAIS

CONSTITUTION PASTORALE

SUR L’ÉGLISE DANS LE MONDE DE CE TEMPS

GAUDIUM ET SPES

AVANT-PROPOS [1]

Voilà pourquoi, en proclamant la très noble vocation de l’homme et en affirmant qu’un germe divin est déposé en lui, ce saint Synode offre au genre humain la collaboration sincère de l’Église pour l’instauration d’une fraternité universelle qui réponde à cette vocation. Aucune ambition terrestre ne pousse l’Église ; elle ne vise qu’un seul but : continuer, sous l’impulsion de l’Esprit consolateur, l’œuvre même du Christ, venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité, pour sauver, non pour condamner, pour servir, non pour être servi.

 

Merci de votre attention !

 

Annexe

Le Cardinal de Lubac, dans son livre « Méditation sur l’Eglise » reprend une ancienne expression : « homme d’Eglise ». Il souhaite la remettre en valeur, dans toute son ampleur et sa noblesse. Elle peut s’appliquer à tout baptisé sans distinction, qui participe à la vie de l’Eglise et qui en porte le souci. Ainsi, aujourd’hui,  nous pouvons parler « d’hommes et de femmes d’Eglise.
Le Cardinal de Lubac nous éclaire sur ce qui caractérise un homme ou une femme d’Eglise et nous offre ainsi des critères pour relire notre pratique ecclésiale (pages 206-230) :

L’homme d’Eglise :

1) Il aime l’Eglise
« Il aime la beauté de la Maison de Dieu. L’Eglise a ravi son cœur. Elle est « sa mère et ses frères ». Rien de ce qui la touche ne le trouve indifférent et détaché  Il s’enracine dans son sol, il s’intègre à son expérience.
Il ne la juge pas, mais se laisse juger par elle.
Membre du Corps, quelle qu’y soit sa place et sa fonction particulière, il est sensible à ce qui affecte les autres membres. Il est au service de la grande communauté : il en partage les joies et les épreuves. Il en soutient les combats. Lui-même est affecté par tout ce qui paralyse, alourdit, meurtrit le corps entier.
Il voudrait l’Eglise, en tous ses membres, plus pure et plus unie, plus attentive à l’appel des âmes, plus active dans son témoignage, plus ardente en sa soif de justice, plus spirituelle en toutes choses, plus éloignée de toute concession au monde et à son mensonge.
2) Il parle au nom de l’Eglise et de sa foi
Il tient à penser toujours non seulement avec l’Eglise, mais dans l’Eglise (1Pierre 3, 15) ; ce qui implique une fidélité plus profonde, une participation plus intime et une allure plus spontanée : l’allure d’un véritable fils, d’un enfant de la maison.
L’intransigeance de la foi et l’attachement à la tradition ne tournent pas en dureté, en mépris, en sècheresse  de cœur. Il ne se garde en effet d’oublier que dans ses membres comme dans son chef, l’Eglise ne doit avoir que oui en elle, tout refus n’étant que l’envers ou le second temps d’une adhésion positive. Sans plus céder qu’elle-même à l’esprit de compromission, il voudrait toujours comme elle  laisser ouvertes toutes les portes par où des esprits divers peuvent accéder à la vérité.
Il est conscient qu’il est possible de pécher beaucoup par omission ; il parle et agit avec audace, au risque d’être mal compris.
Il a grand soin de ne pas laisser peu à peu l’idée générale prendre la place de la personne du Christ et de ne pas laisser la foi se dégrader.
3) Il cultive l’esprit de discernement
Il se laisse guider, éclairer et modeler, non par des habitudes, mais par la vérité de l’Evangile.
Il résiste aux enchaînements du siècle.
Il sait que beaucoup de choses, non essentielles, changent dans l’Eglise, selon les temps et les lieux ; il s’applique à voir la continuité.
Il se méfie de son accoutumance à des horizons trop proches et de son souci de tranquillité.
Sans rêver,  sans manquer de s’accuser d’abord lui-même, il ne se résigne pas à une installation dans le «trop humain».
4) Il a le souci de l’unité de la charité
Il consent avec joie tous les sacrifices à l’unité de l’Eglise.
Il ne se montre pas hostile aux diversités légitimes, pourvu que l’unité de la charité soit sauvée dans l’Eglise. Il les tient au contraire pour nécessaires, car on ne peut supprimer « la diversité des manières humaines de sentir ». Il ne les transforme pas en opposition trop rapidement.
Il comprend que l’esprit catholique est plus charitable que querelleur.
Quand il arrive que ces diversités deviennent des divergences, du moment que l’Eglise les souffre, il ne s’inquiète pas aussitôt. Un peu de réflexion lui montre, qu’il y en a toujours eu, qu’il y en aura toujours dans l’Eglise. Si elles cessaient jamais, c’est que toute vie spirituelle et intellectuelle y aurait cessé.
Plutôt que de perdre confiance, il cherche à maintenir la concorde.
Il s’efforce (chose difficile!) de conserver l’esprit plus vaste que ses propres idées.
5) Il aime l’obéissance
C’est que toute activité, qui mérite d’être appelée chrétienne, se déploie nécessairement sur un fond de passivité. Car l’Esprit, dont elle procède, est un Esprit reçu de Dieu. C’est Dieu-même, Dieu qui se donne à nous le premier, pour que nous puissions nous donner à Lui et, dans la mesure où nous l’accueillons en nous, déjà « nous ne sommes plus à nous-mêmes. » (1Co 6, 19).
La vérité vivante et la vie véritable ne pénètrent en nous, qu’en nous dépossédant de nous-même, pour vivre en elle. Et cette dépossession, cette mort ne sont pas seulement les conditions initiales de notre salut; elles sont une face permanente de notre vie renouvelée en Dieu.
Or, de cette œuvre indispensable, l’obéissance catholique est l’ouvrière par excellence. Elle assujettit nos pensées et nos vouloirs, non pas aux caprices des hommes, mais à l’obéissance du Christ.
Il sait que l’Eglise ne commande que parce que d’abord elle obéit à Dieu. Il veut être un homme libre, mais il redoute d’être de ces hommes, qui se font de la liberté un manteau pour couvrir leur malice.
L’obéissance est pour lui le prix de la liberté comme elle est la condition de l’unité.
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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